Depuis le début de ma carrière en tant qu’artisan verrier, j’utilise la mémoire des sens pour évoquer un moment qui par sa profondeur a soulevé les poils. De façon intuitive je laissais naitre, du bout de mes doigts, ce que mon corps voulait exprimer sans démarche particulière autre que d’être présente dans celui-ci lorsque il intervient avec cette inspirante matière qu’est le verre.
Cette façon de faire s’est transformée lors de mes études de Doctorat entre 2011 et 2014. Ma nouvelle démarche est plus englobante et prend compte de la réception du travail comme un outil de réflexion et de transformation de la matière. Toujours ancrée dans les sens mais émanant de la matière plutôt que mes doigts, cette recherche vise à inviter le spectateur à prendre une pause afin de laisser le travail jouer avec SES sens et rappeler SES histoires afin de s’imprimer dans SA mémoire. Le travail devient alors une expérience collective. Le travail est en constante évolution et laisse volontairement place à l’interprétation.